La Sainte Tunique d'Argenteuil

Découvrons le parcours

de la Sainte Tunique du CHRIST

 

 

La Sainte Tunique est l’habit porté par Jésus CHRIST durant les dernières heures qui ont précédé sa mort.

 

 Le vêtement des dernière heures
Selon la reconstitution que l’on peut faire des dernières heures de la vie du  CHRIST, il porte déjà cette tunique la veille de sa mort, lorsqu’il célébre la fête juive de la Pâque avec ses disciples, un repas au cours duquel il institue le sacrement de l’Eucharistie, c’est-à-dire la première messe de l’histoire.

 

 JÉSUS-CHRIST traverse ensuite les épreuves de sa Passion : durant la nuit, il prie rempli d’angoisse au Jardin des Oliviers, conscient que ses dernières heures sont venues ; il est ensuite arrêté après avoir été trahi par Judas, l’un de ses disciples ; il est jugé pour blasphème par les autorités religieuses juives, et livré le matin au gouverneur romain Ponce Pilate pour être mis à mort ; après avoir été flagellé et humilié, il revêt à nouveau sa tunique, et en milieu de journée, porte sa croix jusqu’au Calvaire, où on le déshabille avant de le crucifier.

 

Dans l'Évangile
  L’Évangile selon Saint Jean évoque ce vêtement dans son chapitre 19, aux versets 23 et 24 : « Quand les soldats eurent crucifié Jésus, ils prirent ses habits ; ils en firent quatre parts, une pour chaque soldat. Ils prirent aussi la tunique ; c’était une tunique sans couture, tissée tout d’une pièce de haut en bas. Alors ils se dirent entre eux : « Ne la déchirons pas, désignons par le sort celui qui l’aura. » Ainsi s’accomplissait la parole de l’Écriture : Ils se sont partagé mes habits ; ils ont tiré au sort mon vêtement. C’est bien ce que firent les soldats. »


Une tunique sans couture
  La tunique du Christ est « tissée tout d’une pièce de haut en bas ». On dit qu’elle est « inconsutile », c’est-à-dire sans couture. Elle se présente comme une sorte de blouse à manches courtes, qui descend jusqu’aux genoux, avec une fente où passer la tête.

 

À Argenteuil depuis 1200 ans.

 Conservée et vénérée en Orient comme une relique précieuse par les premiers chrétiens, la Tunique du Christ aurait été offerte à CHARLEMAGNE° ("armes" ci-dessus), notre ancêtre, au début du IXème siècle.

 

La tunique du CHRIST a recueilli le sang de ses blessures au cours de son chemin de croix. C’est pourquoi les premières communautés chrétiennes de Jérusalem l’ont immédiatement considérée comme une relique de très grande valeur, et l’ont conservée.

 

Un cadeau offert par CHARLEMAGNE°

 La Tunique quitte Jérusalem et traverse les siècles pour se trouver en possession de l’impératrice Sainte Irène de CONSTANTINOPLE°, au début du IXe siècle, sans que l’on sache par quel itinéraire précis ni à quelles dates. A cette époque, l’impératrice prévoit pour consolider son empire sous le feu de multiples menaces, d’épouser CHARLEMAGNE°, empereur d’Occident, veuf. En signe de bonne volonté, elle lui aurait offert l’une des reliques les plus précieuses en sa possession, la Tunique du CHRIST.

 

L’héritage du monastère d'Argenteuil

 CHARLEMAGNE° confie la Sainte Tunique au monastère d’Argenteuil, dont sa fille Théodrade° est prieure. La relique n’en bougera pas durant douze siècles. Dissimulée dans un mur du monastère pour la protéger des invasions vikings, longtemps oubliée, redécouverte à l’occasion de travaux au Moyen-Âge, elle devient objet de vénération : les hommes d’église, les rois de FRANCE° et le peuple des croyants viennent s’agenouiller devant elle. À la Révolution française, le curé d’Argenteuil, craignant que la Sainte Tunique soit détruite, la découpe en plusieurs morceaux et la cache : plusieurs années plus tard, il n’en retrouvera qu’une partie.

 

Visible deux fois par siècle

 Aujourd’hui la Tunique est conservée dans un reliquaire, enroulée, dans la basilique Saint Denys d’Argenteuil. Traditionnellement, elle n’est déployée et montrée que deux fois par siècle, au cours d’un événement limité dans le temps, qu’on appelle une « ostension solennelle ». Les deux dernières ostensions ont eu lieu à Argenteuil en 1934 et 1984.

 

 Il n’y a pas de preuve absolue que la Sainte Tunique d’Argenteuil soit bien le vêtement de la Passion du CHRIST. Mais les observations scientifiques menées sur l’objet réunissent des indices très concordants en faveur de son authenticité.

 

L’examen de l'authenticité

 Le Moyen-Âge a été le théâtre de fabrication de fausses reliques. C’est pourquoi, à partir du XVIIème siècle, l’Église catholique a souhaité lever les doutes possibles quant à l’authenticité de la Sainte Tunique. Elle l’a fait tout d’abord en étudiant les textes, qui attestaient de la présence pluriséculaire du vêtement à Argenteuil.

 

 À partir du XIXème siècle, plusieurs examens scientifiques de la Tunique ont été menés à l’initiative des autorités ecclésiastiques, grâce aux nouveaux moyens techniques disponibles. Ils ont démontré :

  • que la relique est en laine de mouton (1893) ;
  • qu’elle a été colorée selon des procédés en vigueur au Moyen-Orient au début de notre ère ;
  • qu’elle est bien tissée d’une pièce, sur un métier primitif (1882 et 1892) ;
  • qu’elle correspond au type de tissage identifié en Syrie et au Nord de la Palestine au premier siècle ;
  • qu’elle est tachée de sang (1892 et 1932) ;
  • que le sang figure dans le dos et sur les épaules, à l’endroit où a reposé la croix portée par le Christ lors de l’ascension au Calvaire (1932 et 1934) ;
  • que le sang présent sur la Tunique est du groupe AB (1986).

Doutes autour du carbone 14
  En 2004, une datation au Carbone 14 a été effectuée : elle déclare que la Tunique aurait été tissée entre 530 et 640, et ne corrobore donc pas les résultats des examens scientifiques précédents. Cependant, il semble que la technique de datation au Carbone 14 manque de fiabilité pour les tissus anciens dont on connaît mal les états de conservation au cours des siècles. C’est le cas de la Tunique d’Argenteuil, qui a été longtemps enfouie et probablement mise au contact de matériaux organiques en décomposition au cours de son histoire tumultueuse. Il faudrait donc relativiser ces résultats. (Et on connaît les déboires du Carbone 14 pour le Saint Suaire...)

 

Argenteuil, Turin, Oviedo : même groupe AB
  Plus récemment, on a constaté la présence du même groupe sanguin AB sur les trois grandes reliques textiles de la Passion connues : la Tunique d’Argenteuil, le Linceul de Turin et le Suaire d’Oviedo (linge spécifique entourant la tête du défunt dans une sépulture juive antique). La probabilité d’observer ce groupe sanguin sur les trois linges s’établit à une chance sur 8000 ! De même, la comparaison des pollens présents sur les trois reliques est troublante : sept sont communs aux reliques de la Tunique d’Argenteuil, du Linceul de Turin et du Suaire d’Oviedo. Mieux encore, deux proviennent uniquement de Palestine : ceux d’un pistachier, Pistacia palaestina et d’un tamarin, Tamarix hampeana.

 

 Ainsi, différents examens scientifiques menés sur la Tunique d’Argenteuil plaident pour qu’elle ait été portée par un homme soumis à de grandes souffrances, en Palestine, au 1er siècle de notre ère.

Dans quel état est la tunique ?

 La Sainte Tunique d’Argenteuil a souffert au long des siècles, et se présente comme un habit endommagé, que l’on traite avec le plus grand soin.

 

 La Sainte Tunique a connu les accidents de l’Histoire, et en a souffert. à l’époque médiévale, il est vraisemblable qu’elle ait été cachée au sein de l’abbaye d’Argenteuil, dans le but probable d’échapper au vol ou au pillage. On ignore dans quelles conditions de conservation elle se trouvait, mais il a fallu des travaux de modification de l’abbaye par les moines pour que la relique soit retrouvée.

 

La tunique découpée et cachée
  Durant la Révolution française, les biens sacrés sont menacés, et souvent confisqués ou détruits. En 1793, le curé d’Argenteuil, l’abbé OZET, craignant que la Sainte Tunique soit prise à partie par la tourmente destructrice de la Révolution, prend l’initiative de la couper en plusieurs morceaux, d’en distribuer des parcelles à des gens de confiance et d’en enterrer la plus grande part dans le jardin du presbytère ! Quand la paix civile revient, les morceaux de la Tunique sont à nouveau réunis, mais certains ne sont pas retrouvés. La relique est donc aujourd’hui incomplète, une partie du tissu ayant été perdue.

 

Préserver l'étoffe ancienne
  Au XIXème siècle, pour protéger la relique, on lui associe un vêtement de support, qui est une doublure intérieure de soie blanche. Les morceaux de la Sainte Tunique sont cousus sur le vêtement de support. C’est sous cette apparence qu’elle a été montrée aux fidèles depuis, comme le montrent les photographies des ostensions solennelles de 1934 et de 1984.

 

Un nouveau tissus de support
  En novembre 2015, il a été décidé de procéder au remplacement du tissu de support de la relique, abîmé et chargé de plomb, dans la perspective de l’ostension exceptionnelle prévue en 2016. Cette décision est prise en accord avec la ville d’Argenteuil propriétaire de la Sainte Tunique, et la direction départementale des affaires culturelles du Val-d’Oise. Les travaux ont été menés au cours du premier trimestre de l’année 2016. Ils ont permis aux fidèles de découvrir la Sainte Tunique dans une présentation nouvelle, et beaucoup plus valorisante.

 

L'Authenticité

 Comme pour toutes les reliques, la question de l’authenticité reste entière, d’autant que 17 autres tuniques revendiquent
leur sainteté. Une série d’examens scientifiques menés depuis le XIXe siècle ont tout de même permis de dresser une liste d’indices concordants et de placer celle d’Argenteuil en bonne position. Elle est tissée d’une seule pièce en laine de mouton, selon une teinture et un maillage identifiés en Syrie et au nord de la Palestine du 1er siècle. Le dos et les épaules sont tachés de sang. Le groupe sanguin a même été identifié : AB. Identique à celui des deux grandes reliques textiles de la Passion connues : le linceul de Turin et le suaire d’Oviedo.

 

Dans les écritures

 “Quand les soldats eurent crucifié Jésus, ils prirent ses habits ; ils en firent quatre parts, une pour chaque soldat. Ils prirent aussi la tunique ; c’était une tunique sans couture, tissée tout d’une pièce de haut en bas. alors, ils se dirent entre eux : “Ne la déchirons pas, désignons par le sort celui qui l’aura.”

Jn 19, 23-24

 

 La prochaine Ostention

 L’évêque de Pontoise Mgr Stanislas LALANNE a annoncé une prochaine ostension de cette relique en 2025, du vendredi 18 avril au dimanche 11 mai.

 

L'ordre Équestre du Saint Sépulcre de Jérusalem à là demande de l'ordinaire des lieux avec l'accord du président de province assure la garde de la Sainte Tunique d'Argenteuil et participe à toutes les Ostentions.