Le Saint Cordon à Valenciennes

Découvrons comment nos principaux ancêtres participent

depuis des siècles au Tour du Saint Cordon.

 

 Tour du St Cordon 2020 avec 

François POTIÉ LUSSIGNY°, M. le Maire, Hubert POTIÉ LUSSIGNY°

Un clin d'oeil de la Vierge Marie pour le départ de notre famille de notre belle et franke ville de Valenciennes où nos ancêtres ont tant oeuvré durant 520 ans.

Au début du XIème siècle, l'an 1008.

 Une maladie contagieuse ravage la ville de Valenciennes (armes ci-dessus), y faisant en peu de jours plus de huit mille victimes.

 

 Menacés d’une destruction totale tant était violent le fléau de la peste, les Valenciennois tournent leurs regards vers le ciel, pour appeler au secours de leur détresse la Vierge MARIE, dont la dévotion a toujours été en grand honneur dans la cité.

 

 Un pieux ermite nommé BERTHOLIN vit près d’un oratoire dédié à MARIE, au lieu dit Fontenelle sur le territoire de Pont. (Ce hameau depuis longtemps disparu, situé en bordure de l’Escaut entre les communes actuelles de Maing et Trith-St-Léger). BERTHOLIN, rempli de compassion pour les Valenciennois, supplie la Vierge MARIE de les secourir en multipliant les oraisons, les veilles, les jeûnes et les pénitences.

 

 MARIE, mère de miséricorde, consolatrice des affligés se laisse toucher. Le 31 août 1008, Elle apparait à BERTHOLIN et lui dit :

 

« Va trouver mon peuple de Valenciennes. Annonce-lui que j’ai désarmé le bras de mon fils. La nuit qui précédera la fête de la Nativité, mon peuple saura que j’ai entendu ses cris de détresse. Que mes serviteurs se rendent alors sur les remparts de la ville, ils y verront des merveilles. »

 

 Le pieux ermite se hâte de remplir sa mission. Il invite Herman, comte du HAINAUT°, notre ancêtre, et Magistrat (C’est-à-dire le conseil municipal de l’époque) et la population à se disposer à recevoir une telle grâce par une prière sincère et une vraie conversion.

 

 A l’appel de BERTHOLIN, malades et valides se préparent, par la prière et le jeûne au rendez-vous du 7 septembre. Réunis sur les murailles, les quinze mille spectateurs voient tout à coup les ténèbres se dissiper, la nuit se changer en jour radieux, tandis qu’apparait à leurs regards émus une REINE majestueuse, ravissante de beauté, entourée d’un nombreux cortège d’anges, semblant venir de la chaumière de l’ermite et stationnant au-dessus de la chapelle du Neuf bourg, dédiée à la mère de DIEU par l’empereur CHARLEMAGNE°. Elle tenait en main une pelote de cordon écarlate.

 

 Au signal de leur glorieuse Souveraine, un ange, le plus brillant de tous, saisit respectueusement le bout du « céleste filet », d’un vol rapide entoure la ville en sa banlieue, laissant tomber derrière lui le précieux Cordon. Le circuit terminé, la vision s’évanouit ; à l’instant même, la contagion cesse et ceux qui étaient atteints sont guéris.

 

 Le 8 septembre, à la pointe du jour,  BERTHOLIN revient à Valenciennes, porteur d’un nouveau message de la Vierge MARIE. Guidé par le pieux ermite, le clergé releve avec respect le « Saint Cordon de Notre-Dame » et BERTHOLIN fait connaître au « peuple de Valenciennes » les volontés de sa Divine Libératrice : un amour fervent pour son fils Jésus, la haine du péché qui est la cause de tous les malheurs et la reconnaissance pour le bienfait reçu. A cet effet, ils devront, chaque année le 8 septembre, suivre en procession le tracé du Saint-Cordon.

 

 Au nom de la population de Valenciennes, le Magistrat s’engage par vœu, à satisfaire au désir de MARIE, Reine de la Cité.

 

 Depuis plus de mille ans, les Valenciennois ne manquent pas à cet engagement sacré ; ils entourent toujours d’une grande solennité cette procession, et même dans les circonstances les plus critiques, restent fidèles au vœu de leurs ancêtres.

  

La Couronne de Notre-Dame du Saint Cordon

En or massif, l’emblème de la VIERGE est représenté par une torsade en émail translucide qui encadre, sur un bandeau qui mesure 0,34m de circonférence, une ornementation de filigranes des plus délicats. Ce bandeau est encore relevé par l’éclat des brillants, améthystes, topazes et lapis qui y sont déposés. 

Des lys héraldiques semés de petits brillants donnent naissance à six arceaux qui reposent sur le bandeau. Ces bandeaux sont en filigranes bordés de torsades à droite et à gauche, et portent aussi plusieurs pierres précieuses. Ils se terminent par six têtes d’anges qui soutiennent la boule de lapis, et la croix bordée de perles fines et de brillants. Entre les fleurs de lys et au même niveau, un bouquet de trois lys naturels ayant chacun à leur centre un brillant. Une pièce d’or de cent francs conformément au désir du donateur, est fixée à la hauteur des têtes d’anges et réunit les arceaux dans la partie supérieure de la couronne. Elle est l’œuvre de M. BRUNET, joaillier.

Le Saint-Cordon, de 1008 à 1794

 Relevé, roulé et scellé dans un reliquaire, le « céleste Cordon tissé de la main des Anges » est déposé dans l’oratoire dédié à la Vierge MARIE au Neuf Bourg.

 

 Quand cette chapelle fait place à la somptueuse église « NOTRE DAME la GRANDE », la châsse est mise sous un dais, au-dessus du maître-autel.

 

 On la descend deux fois l’an, pour être portée à la procession de la Fête-Dieu et à celle du 8 septembre. Durant la neuvaine de la Nativité de MARIE, elle est exposée dans le chœur de l’église, à la vénération des fidèles.

 

 Sa garde d’honneur est confiée par le Magistrat à la « Confrérie des Royés », association de notables, à qui durant le trajet de la procession autour de la ville, était réservé le grand privilège de porter nu-pieds la « fierte de MARIE », autrement dit la châsse contenant le Saint-Cordon. Leur vêtement pour les cérémonies officielles, consiste alors en une robe de drap noir, rayée de haut en bas d’un galon aurore, barrée en sautoir d’un large ruban bleu, d’où le nom de « Royés ». Fiers de leur titre, avec une fidélité qui jamais ne se démentit, de génération en génération, ils transmettent les nobles traditions de la Confrérie et les maintiennent avec zèle, soucieux d’embellir toujours le reliquaire dont ils sont les gardiens. Voir le livret : "Jean Georges "Etienne" de LUSSIGNY° et Les LUSSIGNY°, Orfèvres qui participent à l'embellissement du reliquaire."

 

 Sensible aux témoignages de confiance et de piété du peuple de Valenciennes, la Vierge du Saint-Cordon ne cesse de répondre, couvrant de sa maternelle protection les fidèles qui l’invoquent isolément et la population entière qui l’appelle au secours dans les épreuves.

 

 Vingt-cinq fois, relatent les chroniqueurs, MARIE semble jeter encore autour de la Cité Valenciennoise comme un Cordon protecteur que la mort ne peut franchir, mais devant lequel le « mal contagieux s’éloigne à vue d’œil », notamment en 1291, 1515, 1555, 1665, quand les épidémies sévissent avec violence, dates mémorables inscrites dans les annales, mais aussi gravées dans les cœurs reconnaissants des Valenciennois.

 

Les embellissements successifs de la châsse du Saint-Cordon donnent lieu à plusieurs « reconnaissances » de la Sainte Relique.

 

 A l’époque de la Révolution, les églises de Valenciennes sont pillées. Qu’advint-il de la « Fierte des Royés » ? Celle-ci a été fondue.  Ce qui est sûr, c’est qu’aucun des Valenciennois survivant à la tourmente de 1793 n’a jamais affirmé avoir vu détruire le Saint-Cordon, ni même savoir ce qu’il était devenu.

 

 On présume donc qu’un des religieux qui en avait la garde l’aurait soigneusement caché afin de le soustraire à une profanation sacrilège et serait mort ensuite.

 

La Statue de N.D. du St Cordon de 1804 à nos jours

 En 1804, le premier curé de la paroisse Notre-Dame, après le Concordat, Maître Guillaume LALLEMAND, natif de Valenciennes, n’a rien de plus cher que de raviver au cœur de ses ouailles la dévotion envers la Sainte VIERGE, sûr moyen de ramener les âmes à Jésus ; il fixe au deuxième dimanche de septembre, la procession votive, dite « Tour du Saint-Cordon ».

 

 La châsse renfermant le Saint-Cordon ayant disparu dans la tourmente révolutionnaire, il faut y suppléer. Le pasteur fait ainsi sculpter la belle statue de la VIERGE actuelle, représentant la céleste MÈRE dans l’attitude qu’Elle prit quand Elle vint délivrer Valenciennes de la contagion. Elle est réalisée par Pierre-Joseph GILLET et décorée par un élève de Louis WATTEAU°, le peintre MACAREZ. La statue de Notre-Dame du Saint-Cordon repose sur un socle, dont les quatre faces sont ornées de médaillons retraçant le miracle de l’an 1008. Un sourire maternel illumine le visage de MARIE et ses bras ouverts nous invitent à l’amour filial. Elle tient une tresse écarlate que les anges reçoivent de ses mains. A ses pieds, l’ermite BERTHOLIN agenouillé, semble implorer son assistance. Henri DUBOIS-FOURNIER°, dit le Patriarche en raison du nombre important de ses enfants et surtout de sa descendance a beaucoup oeuvré pour Notre-Dame du Saint-Cordon.

 

 Cette statue devint miraculeuse quand au cours du XIXème siècle, des maladies épidémiques affligent de nouveau les Valenciennois. Pour être délivrés, ils ont recours au moyen employé par leurs pères : processions, neuvaines et pèlerinages en l’honneur de Notre-Dame du Saint-Cordon.

 

 Lors du typhus en 1813, du choléra en 1831, 1849 et 1866, leur confiance s’est montrée digne de la foi de leurs ancêtres et MARIE les a de nouveau comblés de sa bonté.

 

 En reconnaissance de tant de bienfaits, pour abriter la statue miraculeuse dans un sanctuaire digne de leur Patronne bien aimée, les Valenciennois édifient en 1864 une église que le Souverain Pontife éleve au rang de Basilique Mineure, en remplacement de Notre-Dame la Grande, détruite pendant la Révolution. Le 7 juin 1897, au nom de notre Saint Père le Pape, Léon XIII, Monseigneur SONNOIS archevêque de Cambrai, couronne la statue miraculeuse d’un diadème d’or, orné de pierreries, don des fidèles valenciennois. Elle est revêtue d’un riche manteau en velours de soie bleu, parsemé de fleurs or et argent, brodé d’arabesques et de lis de différents ors. On lui mit en mains l’insigne de la dignité royale : un sceptre de vermeil offert par les prêtres originaires de Valenciennes.

 

 En 1908 est commémoré le neuvième centenaire de l’Apparition de la Très Sainte Vierge MARIE, par des solennités auxquelles présida Monseigneur DELAMAIRE, archevêque de Cambrai. Notre-Dame protége également les Valenciennois au cours du XXè siècle. A partir du 31 juillet 1944, lors du « Grand retour », le statue de Notre-Dame du Saint-Cordon est portée triomphalement de paroisse en paroisse dans tout l’arrondissement de Valenciennes. Elle est ensuite ramenée en ville le 2 septembre 1944, au moment précis où commencent à défiler les premiers chars alliés. Ainsi, Notre-Dame du Saint-Cordon semble participer à la délivrance de la Cité.

 

 Le 18 mai 1997, jour de la Pentecôte et centenaire du couronnement de la statue miraculeuse de Notre-Dame du Saint-Cordon, celle-ci est solennellement revêtue d’un nouveau manteau de lumière, offert par les Valenciennois, fidèles depuis 1000 ans à leur protectrice, Notre-Dame du Saint-Cordon.

 

 Le millénaire des Apparitions de Notre-Dame du Saint-Cordon est fêté durant les années 2008-2009. En août 2008, la statue de Notre-Dame du Saint-Cordon traverse la France jusqu’au sanctuaire de Lourdes.

 

La confrérie des Royés de Notre Dame du Saint Cordon

 Cette  confrérie très ancienne a pour mission essentielle la garde de la châsse contenant le Saint-Cordon et l'organisation de toutes les manifestations en son honneur ainsi que son port lors de la procession de la ville.

 

 Il y eu deux confréries : celle des "Damoiseaux" et celle des "Royés" qui ont finis pas se réunir.

 

 Une charte datée du 8 septembre 1392, après avoir évoqué la translation des reliques dans une nouvelle châsse, reprend en grande partie le contenu des chartes précédentes. Elle décrit avec précision le fonctionnement de la confrérie, composée de 36 membres. Chaque année, la veille de la procession, trois maîtres étaient élus par leurs pairs pour gérer les affaires de la confrérie. Les Royés devaient assister à la procession et au repas qui suivait, animé par « nos ménestrels, pour nous réjouir selon la vieille coutume ». Les confrères devaient également assister au mariage et aux funérailles des membres et de leurs épouses, sous peine d’amende. Ils devaient participer à l’entretien de la châsse et de la chapelle en l’église Notre-Dame la Grande. Le contenu de cette charte montre bien que, en plus de l’aspect religieux, comme toute confrérie, celle des Royés permettait d’entretenir un véritable lien social, basé sur l’entraide.

 

 Parmi les membres des Royés nous trouvons en particulier pour notre famille proche :

 

Hubert Marie Jean Joseph POTIÉ LUSSIGNY°

Membre de la confrérie de ND-du-Saint-Cordon

 

François Marie Hubert POTIÉ LUSSIGNY°

Membre de la confrérie de ND-du-Saint-Cordon;

Chevalier de l'ordre Équestre du Saint Sépulcre de Jérusalem.

 

Joseph Henri Charles Marie Désiré LUSSIGNY°, 1887 - 1970

notre grand-père

 

Trésorier de la confrérie des Royés de ND-du-Saint-Cordon;

Chevalier de l’ordre de Saint-Grégoire-le-Grand;

Tertiaire de l'ordre de Saint-Dominique.

 

Henri Joseph LUSSIGNY°, 1851 - 1823
son père

 

Chef de la confrérie de ND-du-Saint-Cordon;

Commissaire des Pauvres;

Membre du Conseil paroissial;

Membre de la Conférence de Saint Vincent de Paul.

 

Pierre Joseph Louis LUSSIGNY°, 1795 – 1868

son grand-père

 

Chef de la confrérie de Notre-Dame-du-Saint-Cordon;

Chef de la confrérie des Trépassés de ND-du Saint-Cordon;

Membre du conseil de fabrique de ND-du-Saint-Cordon;

 

Albert Joseph Toussaint de LUSSIGNIES°, 1765 - 1847

son arrière-grand-père (Tourmente révolutionnaire...)

 

Chef de la confrérie de Notre-Dame-du-Saint-Cordon;

Commissaire des pauvres de Notre-Dame-du-Saint-Cordon; Membre du conseil de fabrique de ND-du-Saint-Cordon.

 

 Pour les années antérieures, nous ne disposons pas encore des informations.

 

Le révérend Père Simon BARBET°, 1754 - 1818

 Christian Joseph Simon BARBET°, devenu le révérend Père Simon BARBET et aumônier puis président de la confrérie des Royés de Notre-Dame-du-Saint-Cordon dans la tourmente révolutionnaire à Valenciennes.


  Il entre chez les Capucins de Condé où il prend le nom de frère SIMON°. La révolution ferme les couvents, il revient à Valenciennes où il est emprisonné en mars 1793 comme « soupçonné émigré ». Libéré, il reprend son activité sous les Autrichiens. En 1794, à la rentrée des Français, il est à nouveau enfermé dans l’ancienne abbaye Saint-Jean.

 
  Il rédige deux attestations retrouvées à Trith en 1898. (Voir image jointe). La première explique comment prisonnier, il sauve les reliques de St PIERRE et de St JULIEN martyrs. La deuxième concerne la châsse des Royés et le Saint-cordon. Sorti de prison, il excerce une activité de missionnaire clandestin à Valenciennes et dans la région.

 

 Il est dénoncé à la municipalité le 17 septembre 1797, comme « ex-prêtre capucin, réfractaire, qui n’a pas prêté le serment requis et qui doit être déporté à la Guyane Française et qui exerce secrètement le culte catholique chez Le Roy, brasseur, pont des Rogniaux, où tous les jours se rendent une foule de fanatiques de cette ville ».

 

 Cette dénonciation n’a pas eu de suite. Il obtient un passeport pour Lille en mars 1798.

 
  En 1802, lors de la réorganisation du culte, on lui demande d’assurer la messe à l’Hôpital général dont il devient l’aumônier. A Notre-Dame, la confrérie des Royés, reconstituée, le choisit comme maître parmi ses membres. Il est élu président le 3 octobre 1807, étant au courant ce cette "administration".

 

 Il est présent lors de la destruction de la châsse du Saint Cordon.

  Il sauve quelques morceaux du Saint-Cordon qui sont insérés dans le socle de la statue actuelle, selon Yves LUSSIGNY°, de Maubeuge. Il rebâtit la chapelle Notre-Dame des Affligés. Il décède curé du Faubourg de Paris à Valenciennes.

 

Il est étonnant qu'aucun livre résumant les connaissances précises ou non de valenciennois sur le devenir du Saint Cordon après la révolution n'ait été édité. De nombreuses idées font régulièrement surface et pourtant...

 

En l'honneur de la Vierge MARIE, la fête de notre famille a lieu les 2è dimanche de septembre.